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Guerre Israël-Hamas : nouvelles frappes israéliennes à Rafah, raid israélien au Liban… Le point sur la journée du samedi 10 février

Retrouvez ici notre point de situation publié hier
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, affirme que l’armée israélienne assurera un « passage sécurisé » aux civils avant l’assaut prévu sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, lors d’un entretien accordé à une chaîne américaine qui sera diffusé dimanche 11 février. De nouvelles frappes israéliennes ont visé la ville, samedi.
Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), plus de 1,3 million de Palestiniens, en grande majorité des civils ayant fui la guerre, sont massés, dans des conditions humanitaires désespérées, dans cette ville transformée en un gigantesque campement, à la frontière avec l’Egypte, toujours fermée.
Avant son assaut sur Rafah, l’armée israélienne va permettre à la population d’évacuer la ville par un « passage sécurisé », a assuré Benyamin Nétanyahou, lors d’un entretien à la chaîne ABC News qui sera diffusé dimanche et dont des extraits ont été publiés samedi soir.
La population de cette ville à l’extrême sud du territoire côtier, près de la frontière égyptienne, a plus que quintuplé au cours des dernières semaines, au gré des arrivées des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre, atteignant 1,3 million de personnes.
« La victoire est à portée de main. Nous allons le faire. Nous allons prendre les derniers bataillons terroristes du Hamas et Rafah, qui est le dernier bastion », a déclaré le premier ministre israélien dans l’émission « This Week with George Stephanopoulos », sur ABC News.
« Nous allons le faire tout en assurant un passage sécurisé à la population civile pour qu’elle puisse quitter » les lieux, a-t-il affirmé. « Nous mettons au point un dispositif détaillé pour y parvenir », a-t-il ajouté, « nous n’abordons pas cela avec désinvolture ».
Il a mentionné des zones au nord de Rafah qui ont été dégagées et pourraient être utilisées comme refuge, selon lui.
Le Hamas a affirmé samedi qu’une offensive israélienne sur Rafah pourrait faire « des dizaines de milliers de morts et de blessés ». Le mouvement islamiste palestinien a ajouté tenir pour responsables des répercussions éventuelles « l’administration américaine, la communauté internationale et l’occupation israélienne ».
De nombreuses voix s’élèvent pour demander à Israël de ne pas lancer d’offensive à Rafah. Samedi, l’Allemagne a sonné l’alarme en parlant d’une « catastrophe humanitaire annoncée ». Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a également mis en garde sur X contre une éventuelle offensive de l’armée israélienne à Rafah, qui s’apparenterait à « une catastrophe humanitaire indescriptible ». « Reprendre les négociations pour libérer les otages et suspendre les hostilités est le seul moyen d’éviter un massacre », a-t-il ajouté. « Une telle opération maintenant sans planification et sans réflexion dans une zone abritant un million de personnes serait un désastre », a par ailleurs déclaré cette semaine le département d’Etat américain.
Le ministère de la santé du Hamas a annoncé samedi un bilan de 28 064 personnes tuées, dont 117 sont mortes au cours des dernières vingt-quatre heures, et de 67 611 personnes blessées depuis le début de la guerre. Ce bilan n’a pas pu être vérifié de manière indépendante.
Un responsable du Hamas a été visé, samedi au Liban, par un raid israélien, ont annoncé deux sources de sécurité libanaise et palestinienne à l’Agence France-Presse (AFP). Selon la source libanaise, Bassel Saleh, « responsable de l’enrôlement en Cisjordanie » au sein du Hamas, « a échappé à la tentative d’assassinat mais souffre de brûlures au dos et a été hospitalisé ». De son côté, la source palestinienne a fait état d’une « tentative ratée d’assassinat d’un haut responsable » du Hamas, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.
La frappe s’est produite dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, à quelque 40 kilomètres de la frontière israélo-libanaise. Des secouristes locaux ont expliqué à l’AFP que le raid, qui a visé une voiture, avait coûté la vie à deux civils. Le Hezbollah pro-iranien a annoncé qu’un de ses membres, habitant la localité, figurait parmi les tués.
Un homme a par ailleurs été tué et neuf autres personnes ont été blessées samedi dans la frappe d’un drone israélien près d’une mosquée dans le village de Houla, près de la frontière israélienne, a rapporté l’Agence nationale d’information (ANI, officielle libanaise). Le maire du village Shakib Koteish a précisé à l’AFP que la victime était un civil visé dans sa maison située en face de la mosquée.
Le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, qui s’est rendu il y a une semaine au Proche-Orient, a donné un entretien au quotidien Ouest-France, dans lequel il estime que « son devoir » est de comprendre que « le traumatisme des Israéliens est réel ». « Et c’est de dire aussi que la situation à Gaza est injustifiable », dit-il par ailleurs. « La situation humanitaire à Gaza est catastrophique aujourd’hui, et inacceptable en réalité », développe le ministre des affaires étrangères.
La France exhorte depuis des semaines à un cessez-le-feu durable. Comme sa prédécesseure Catherine Colonna, Stéphane Séjourné a évoqué, lors de son déplacement, la violence des colons en Cisjordanie, « qui n’a rien à voir avec la situation à Gaza » et qui doit cesser. Paris prépare actuellement des sanctions contre ces colons extrémistes.
Ouest-France a par ailleurs interrogé Stéphane Séjourné sur la possibilité de reconnaître l’Etat palestinien, ce qui pourrait constituer un levier dans la discussion de la solution à deux Etats. « Il n’y a pas de tabous sur ce point », a-t-il déclaré. « Ce qui compte, c’est que cet Etat voie le jour et donc que les conditions soient réunies pour cela, y compris les conditions de sécurité pour Israël », a-t-il néanmoins précisé.
Hind Rajab, une Palestinienne de 6 ans, a été retrouvée morte samedi matin dans la ville de Gaza. Sa disparition il y a près de deux semaines, et ses appels poignants enregistrés par les secours pendant les heures où elle avait survécu dans une voiture, en pleine opération israélienne dans la ville de Gaza, avaient été largement relayés sur les réseaux sociaux.
Les dépouilles de Hind et de plusieurs membres de sa famille ont été retrouvées dans la voiture près d’une station essence du quartier de Tal Al-Hawa, après le départ à l’aube de chars israéliens de la zone, a annoncé à l’AFP sa famille, qui a accusé les Israéliens de les avoir tués.
Les corps des deux secouristes du Croissant-Rouge palestinien, qui avaient été envoyés pour la secourir, ont été retrouvés eux aussi samedi matin, dans leur ambulance, à quelques mètres de là, a précisé la société de secours dans un communiqué.
« Hind Rajab a été tuée par les forces d’occupation [israéliennes] avec tous ceux qui se trouvaient avec elle dans une voiture », a confirmé le ministère de la santé du Hamas dans un communiqué.
L’armée et l’agence de la sécurité intérieure israéliennes ont affirmé samedi avoir découvert une « entrée de tunnel » du mouvement islamiste Hamas sous le quartier général de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la ville de Gaza. L’UNRWA, qu’Israël accuse d’être « totalement infiltrée par le Hamas », a répondu ne pas avoir occupé son QG depuis le 12 octobre.
« L’entrée menait à un tunnel terroriste souterrain qui constituait un atout important pour les renseignements militaires du Hamas et passait sous le bâtiment qui sert de quartier général principal de l’UNRWA dans la bande de Gaza », précisent l’armée israélienne et le Shin Beth dans un communiqué. « L’infrastructure électrique » du tunnel – long de 700 mètres et situé à 18 mètres sous terre – « était reliée » au siège de l’agence, « indiquant que les installations de l’UNRWA approvisionnaient le tunnel en électricité », selon eux. Des documents et une réserve d’armes dans l’enceinte de l’ONU « ont confirmé que les bureaux avaient également été utilisés par des terroristes du Hamas », ajoutent-ils.
« Nous n’avons pas utilisé ce bâtiment depuis que nous l’avons quitté et nous n’avons connaissance d’aucune activité qui aurait pu s’y dérouler », a répondu l’UNRWA. Le bâtiment a été inspecté pour la dernière fois en septembre 2023, a-t-elle encore dit dans un communiqué. Les accusations d’Israël « méritent une enquête indépendante, qui n’est actuellement pas possible étant donné que Gaza est dans une zone de guerre active », a relevé l’agence onusienne.
Le Monde
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